Aujourd’hui est le premier jour du reste de ta vie

Equateur


« A la vie qui continue » ! Avons-nous crié en levant nos verres après avoir laissé derrière nous tata Colette se reposer. A vie. Ou plutôt : à mort. Bref, pour l’éternité. On venait de l’enterrer 6 pieds sous terre. Impossible qu’elle en réchappe. Triste mais rien de tragique.80 balais, elle avait fait son temps. Moi, en revanche, non ! Et c’est bien de ca dont il s’agit…

Ça fait tellement longtemps que j’en rêve. L’équateur…
Déjà franchir sa ligne. Un bel exploit.
Puis découvrir cette région mythique, les Andes...
Car des incas, je ne connais que ses descendants, c’est-à-dire : Esteban, Zia et Tao les cité d’Or. A 14h tous les mercredis pendant le club Dorothée en 1986 (« je vous parle d’un temps que les moins de 20 ans ne peuvent pas connaitre…« ) Il est donc grand temps de donner vie à ces personnages d’écran plat.

Je pars sac au dos avec mon mec et un couple de copains. Oui parce qu’à l’époque j’étais jeune, belle, et maquée. Je ne savais pas encore que quelques mois plus tard, jeserais moins jeune (inéluctablement), moins belle(fatalement) et surtout black listée (heu…déconcertant)…Mais ça, c’est une autre histoire…
Bref, jepars sac au dos, excitée comme une gamine de 5 ans une veille de Noel (sachant que dans ma liste figure : une tenue de princesse avec diamant, un week-end à Disney et un nouveau frère parce que le mien ne me convient pas). Stressée par la vie parisienne et pressurisée par DarkVador, mon nouveau boss mégalo, mégacon, je ne rate pas une occasion d’ouvrir ma gueule mais là c’est le monde qui s’ouvre de nouveau à moi… Et je dis : Respect (prononcé à l’anglaise avec la gouaille d’un rappeur, style genre « yoyo bouffe le noyau »)
« Tu voyages comme une valise », avait l’habitude de me dire mon mec (d’époque). Mais là-bas, il n’a jamais pu me le reprocher un seul instant.
Dès mon arrivée, je suis fascinée, éberluée, hypnotisée. Mes yeux se transformenten boule à facette ambulante. Ils virevoltent à 360° à gauche, à droite, en bas, en haut. Ils n’en perdent pas une miette… de Quinoa (nourriture locale qui avant de devenir la coqueluche de nos magasins bio à 5O euros le kilo n’était rien d’autre que la plante sacrée des…incas, les ancêtres d’Esteban, Zia et Tao les cités d’or…).
Ils virevoltent au rythme de la musique locale. De la flûte de pan, bandolim, caja, charango, chullus, dulcenas, et autres maracas….Sublime…Envoutant.
Il faut dire que dans ce pays, tout est envoûtant, grandiose, démesuré : la moindre petite montagne fait déjà 1500 mètre de plus que notre Mont Blanc-crème vanille, le cotopaxi, (Non, ce n’est pas le nom d’une MST…mais celui du plus imposant volcan du pays), est auréolé de brume et neiges éternelles (= c’est vous dire si il est haut… !).Sans compter sur les tortues de ce pays, qui sont parmi les plus grosses (220 kilos, un beau bébé Madame) et vieilles du monde : Hariett, la doyenne, toujours en pleine forme est née sous… Napoléon… ! Respect Harriett !(de nouveau prononcé à l’anglaise avec la gouaille d’un rappeur style genre, yoyo bouffe le noyau).
Tout est grandiose, démesuré même les habitants, mais dans le sens inverse. J’ai la douce sensation d’être en vacances chez mémé Simone : au milieu de ses nains de jardins. Et ça n’a rien de péjoratif, bien au contraire… Parce qu’un nain de jardin, c’est petit, mignon et ça fait sourire sans même ouvrir la bouche. Ce qui n’est pas offert à tout le monde (voir à peu de gens). Mais à eux, oui !
Ils ont beau tous faire 1 mètre vingt- et encore…les bras levés, on ne peut pas les rater. Avec leurs bouilles rondouillardeset amicales, leur petits corps râblés et leurs costumes colorés, ils me collent d’office la patate et illuminent mes journées.
Ils s’appellent Diego, Taqui, Loreta….un défilé de bonheur. Tellement plus animé que celui de notre 14 juillet…national. Bien que moins sexy que le bal des pompiers… il faut quand même l’avouer.
Déjà 4 jours de joyeuse vadrouille. Des kilomètres d’asphalte parcourus au milieu d’une nature solaire, et sauvage. Aujourd’hui on pose nos valises(enfin nos sacs à dos)à Baňos, une petite bourgade nichée au pied du volcan Tungurahua. Faut dire qu’il y en a un peu partout des volcans dans ce pays, ça pousse comme des champignons de Paris. Celui-là n’a pas donné signe de vie depuis de nombreuses années. Rien à craindre. Ou alors se serait la faute à pas de chance. On book d’office une excursion pour aller faire,Nico (mon mec) et moi-même (nos copains n’étant pas très « canassons spirit ») du cheval le lendemain au pied du Volcan. Il paraît que c’est époustouflant…
Mais là tout de suite au programme : Quad pour découvrir la région. L’idée ne m’enthousiasme pas des masses et des kilos. Quad et nature = Oxymore. C’est comme si on parlait de « Healthy pollution » ( La pollution qui te redonne la santé) ! Ça n’a juste pas de sens…(sauf pour les publicitaires qui ne manqueront pas de s’emparer de ce nouveau concept révolutionnaire). Mais bon… je me laisse tenter. Un peu…beaucoup et finalement pas du tout.
« Stooooop » ! A 3 kilomètres de la sortie du village, je descends du quad, souhaite une bonne après-midi à mon mec et mes copains, et prend mes cliques et mes claques. On convient de se retrouver dans le village à 18 heures pour l’apéro. A moi la liberté... Je remonte doucement (et à pieds, tellement plus healthy) la route qui me ramène au village. Sourire aux lèvres. Après avoir perdu 4 kilos en marchant 40 minutes sous 40° (c’est la règle des 4), j’arrive dans le village. Personne dans les rues, bizarre. Personne non plus dans les magasins et p’tits resto, super bizarre….
Un bruit sourd me guide jusqu’à l’église sur la place principale du village. Une foule s’y est amassée. J’entre, intriguée, toujours sourire aux lèvres. Et là, image insolite : je vois les 7 nains autour de blanche neige, sur son lit de mort. Du moins mon esprit troublé croit les voir. En fait ils ne sont pas 7 mais 800(= tout le village) et blanche neige porte une barbe, une toge et parle fort (une sorte de père fougasse version maracas). L’ambiance est étrange, pesante. Je n’ai plus qu’à moitié le sourire aux lèvres. Je demande à un petit groupe de vieux édentés le « porque ducomo » (= pourquoi du comment). L’un deux se retourne dignement et me montre d’un geste solennel le volcan…
« Oui et alors ? »
… Le volcan…. en éruption !!Triomphant, auréolé d’un nuage atomique en guise de chapeau, crachant des hecto kilos de cendres et de poussières. Nagasaki le retour !Ahhhhhhhhhhhhhhh ! En 2 secondes mon sourire s’efface, mes jambes flagellent, mon cœur s’enflamme, comme lui. Il faut donc me rendre à l’évidence : « Faute à pas de chance » existe. Et à cet instant T, je me déteste. Je me déteste de détester le quad et les oxymores. Car à cause de cela j’ai de forte chance de crever seule, loin de chez moi (6000 km) et de mon mec (10km).
J’aurais dû me méfier davantage. Rien que le nom de ce colosse fout les jt’ons. J’aurais préféré celui d’une MST Mais celui-là….On dirait un fantôme hurlant sadiquement à nos oreilles : Tungurahuaaaaaa !!! Brou ou… même sous 40°, ça fait froid dans le dos.
La panique a à peine le temps de monter. On me fait illico redescendre la pression. Le vent envoie toute la fumée de l’autre côté de la montagne. Pas une goutte n’arrivera jusqu’à nous. Je décide de les croire parce que ça m’arrange carrément. Ça m’évitera une crise de tachycardie et ça m’évitera surtout de mourir, ce qui est plutôt une excellente nouvelle. Après 2 verres cul sec je suis même zen, voire bouracho (= plus que gaie) quand la petite cliquerevient.
Le lendemain matin on nous annonce que l’excursion canasson sur le volcan est maintenue. Ils doivent savoir ce qu’ils font. En bons touristes qui se respectent : on y va ! Nos amis agitent leur main, en signe d’Adieu…(= prémonition)
Sur place, au pied de cette poudrière, la sensation est in-cro-yable. La terre parle, le sol gronde ! Une marmite géante en ébullition sous nos pas. Une voix sourde, puissante, continue. Des tremblements virils, lancinants. Un volcan en vie. La nature tout en muscles.
« C’est fou » ! Je suis fascinée, éberluée, hypnotisée. Heureuse. Je regarde le guide : très zen, les chevaux un peu moins…Ça ne me rassure pas d’ailleurs. En s’approchant un peu plusde l’objet du crime, je commence à prendre conscience que mes neurones doivent être très largement endommagés pour accepter d’aller faire du cheval sur un volcan en éruption… La touriste de base. La touriste débile. La touriste de masse…surtout à la masse. Je lève la tête et suis submergée par cette vision apocalyptique : ce nuage de fumée, épais, énorme, majestueux… àseulement quelques dizaines de mètres de nous.Effectivement, une connexion neuronale n’a clairement pas dû fonctionner. Les chevaux s’agitent…Pas normal. Ils doivent sentir quelque chose…les animaux sont les premiers à ressentir le danger. D’ailleurs pas un seul n’a disparu dans le Tsunami alors que 250 000 hommes y ont laissé leur vie. Pas normal du tout…Un stress sournois me pénètre soudain puis une peur viscérale et incontrôlable.
Je me mets à redevenir lucide (=intelligente). Par lien de cause à effet, je me mets donc à me reposer les bonnes questions. Et si une coulée de lave venait à surgir (ce qui devrait logiquement être la suite des événements, pas besoin d’avoir fait un DEA de sciences naturelles pour la savoir) ?Pas le temps de s’échapper. On est cuit (c’est le cas de le dire) !Nico a besoin d’un arrêt au stand. J’en profite, histoire de me rassurer pour de bon, de poser la question à Pablo, notre guide :
Moi, légère, genre même pas peur : « Qu’est-ce qu’on fait si il y une coulée de lave ?
Pablo, encore plus léger : Il faut bien mourir un jour ! »
Alors là ce n’était pas du tout, mais du tout la réponse que j’attendais puisqu’elle confirme la présence de cette hypothèse mortelle. Et elle confirme qu’en fait ils ne savent pas du tout ce qu’ils font. Je crois cependant à une blague tellement son ton est léger.
Puis j’écarte définitivement la possibilité d’une blague. Je me rends enfin clairement compte que nous sommes potentiellement grave dans la mouise. Mon sang se fige, d’un coup.
Je m’oriente alors vers 2 autres options : Pablo est un dépressif suicidaire, qui veut nous entraîner dans sa chute, qui plus est. Ou : Pablo a un QI de chèvre désinvolte. Aucune de ces 2 options ne me satisfait. Je sens autre chose dans le timbre de sa voix. Quelque chose que je n’arrive pas clairement à identifier…Mais quoi…
Pablo répète joyeusement mais surement : « Il faut bien mourir un jour ! »
Moi, genre super peur : « Oui, mais pas aujourd’hui, pas maintenant, pas à 30 ans !!!!!!!!! »
La légèreté de mon guidene fait qu’accroître mon désarroi. Ca y est ! J’ai peut –être identifiée cette chose étrange dans le timbre de sa voix : une forme de sagesse ? De confiance. Ses croyances... Seraient-ce -elles qui l’enveloppent de cette sérénité imperturbable (et si agaçante)…à l’idée de mourir ?
Les miennes ne m’enveloppent que d’une flippe ravageuse. S’il y a une coulée de lave, c’est fini pour moi. Walou. Bye bye Albane. Je ne me réincarne ni en libellule, ni en grand manitou ni en chèvre désinvolte. Je finis au mieux dans une urne marronnasse terriblement moche sur la cheminée de mes proches. Seul point positif : ils n’auront pas à engager de frais pour l’incinération. A priori ce sera déjà fait.
180. C’est la vitesse de mon pouls. Mes doigts sont collés à ma gorge. Si ça se trouve je vais juste mourir à l’idée de mourir. Quelle ironie. J’ai l’impression d’être en haut d’un grand huit avant que la nacelle ne se jette dans le vide. Je ne suis qu’Adrénaline.Je dégouline d’angoisse. Mon cœur brûle. C’est épuisant. A l’idée de cette vie qui peut, d’un instant à l’autre, s’arrêter pour de bon, pour toujours, je suis envahie d’une panique gluante qui pénètre chaque articulation de mon corps. Puis d’une infinie tristesse. Puis d’une terrible haine.
Alors que je m’agite dans tous les sens, Pablo, lui, est d’un calme olympien, impénétrable, tel une marmotte se dorant la pilule au soleil, les pattes en éventails. Forcément plein de choses merveilleuses l’attendent, il a de quoi être cool. Nous, le trou noir. Pas cool du tout. Je l’envie. J’envie d’un coup sa religion, sa confiance en la vie (et surtout en la mort !) ses croyances (qui me paraissait pourtant si loufoques il y a encore quelques-jours). Les miennes, à ce stade, ne m’offrent que si peu d’espoir….Voire 0.Je commence à psychoter…Je psychote carrément…Je psychote…Cote cote…minute sur laquelle je suis assise et qui risque à tout moment d’éclater. Je me sens si mal…si stupide de m’être foutue dans ce pétrin.
J’en viens donc à cette conclusion : Si tout s’arrête après, je ne peux pas mourir maintenant. Pas avant d’avoir assuré ma descendance, eu un double orgasme synchro clitoridien-vaginal (le pied total paraît-il), acheté cette petite vesteso sexy pour laquelle j’ai pourtant faite 3 heures de queueCe serait dégueulasse !
Une autre conclusion m’apparaît cependant plus évidente : la mort ne me demandera pas mes horaires, mes créneaux, mes éventuelles dispo. Elle s’en fout, s’en tape le coquillard, s’en tamponne la rate. Je n’aurai donc pas le choix.
Notre unique salue : se barrer, déguerpir loin, très loin, et vite très vite de ce piège mortelle.
Mon mec n’est toujours pas revenu de son arrêt au stand.
« Qu’est-ce qu’il fout ? »C’est vraiment pas le moment d’être constipé… Pas au pied d’un autocuiseur ! Un cri désespéré sort de mes entrailles.
« Vamos » !!!!! En espérant qu’il m’entende, caché dans ses fourrés.
« No es possible » me répond calmement (c’est une manie chez lui) Pablo. Pas possible, la voiture ne vient nous chercher que dans 1 heure…Et ici on est à 5000 mètres, No man’s land, No réseau. On ne peut pas compter sur la technologie pour nous sauver.
Je n’arrive pas à me raisonner. Je respire. Enfin je tente de respirer. Mes poumons s’auto asphyxient. Mes pensées sebousculent à la vitesse d’un guépard sous speed (= très très vite). Je crois que c’est la fin. Ma vision se transforme. Petit à petit. Sans même être passée par la case « stage de méditation chez les bonzes au Tibet » (ca m’économise au moins 3000 euros), je me sens étrangement en pleine conscience, connectée à moi-même et au monde qui m’entoure. A la vibration de ce volcan, aux battements de cœur de Pablo, à la profondeur du ciel, à mon être intérieur. Je suis envahie de bouffées d’amour pour tous ceux que je vais laisser derrière moi, même pour mon boss, cet ex conardo de DarkVador. Une bouffée d’amour inconditionnelle.
« Je vous aime » !ai-je envie de crier à l’univers.
Je n’ai jamais été aussi proche de la mort et pourtant je ne me suis jamais sentie aussi vivante.Quel paradoxe… (et quelle bêtise de devoir en arriver là pour en prendre conscience…) Ces amours sabotés, ces relations gâchés, cet égo mal placé, cette énergie gaspillée à des fins futiles, ces disputes inutiles, ces plaintes stériles. Tout ça me paraît si dérisoire, si vain.
Je comprends subitement que l’essentiel est ailleurs. Je le comprends si fort.... Fort comme un buffle, un chêne, un roc, un Turc. Un volcan.
Je promets, « touché terre, touché ciel jusqu’au bout de l’univers cadenas », que si je reste envie, je me réveillerai tous les jours de bonne humeur et je mettrai toute mon énergie à… aimer, aimer…aimer ma voisine (amatrice d’escarpins très très haut talon…) mon ex (serial-polygame), mon boucher (sanglant escroc), même Julien, le poisson rouge dépressif de ma sœur aînée. Bref aimer… tout le monde. Parce qu’il n’y ’a que ça qui compte.
Pourvu que Tungurhua me laisse mettre ma promesse à exécution. En attendant Il continue à gronder, gémir, ronchonner, marmonner dans sa barbe… menaçante. Le sol palpite, frissonne. Menaçant…mes yeux sont rivés sur le haut du cratère, à l’affut de la moindre première petite gouttelette de lave. Toujours rien. Si…ah non. Je ne vois ni tunnel, ni lumière blanche. C’est bon signe. Il me nargue... j’aimerais tellement balancer une boîte de spasfon au creux de son ventre pour calmer ses spasmes astronomiques et fiévreux. Pour que tout s’arrête…Enfin.
« Il vient, il vient, il vient » !!!!!!!!!!!!!!!
Au bout d’une longue et interminable attente, le mini bus arrive. Enfin.Je serre très fort Pablo dans mes petits bras encore tout tremblotant. On vient de partager une question de « vie ou de mort, c’est quand même pas rien !
En arrivant dans le village, j’ai crié à nos copains : Vamooooos !Ils ont compris. On a couru, puis sauté dans le premier bus en direction de …on ne savait même pas où. L’essentiel était de partir loin, très loin, vite, très vite. Par la fenêtre j’ai aperçu le fantôme et son cumulus de cendres collé au-dessus de la tête. Il me narguaittoujours,le bougre. Plus on avançait, plus le danger s’éloignait. Définitivement. Dans le dernier virage, je lui ai fait un gros bras d’honneur, en son honneur, bien sûr. Il le méritait bien. J’ai soufflé. Un gros nuage. De soulagement. De bonheur.

Moral de l’histoire :
« D’un inconnu tu n’accepteras pas les bonbons » ! Ça, on nous l’a rabâché dans tous les sens mais nos parents ont omis de nous dire l’essentiel (vital) : « Ne va jamais faire du cheval surun volcan en éruption » ! Et bien moi je vous le dis : Rien de sert de courir, il (ne) faut (juste jamais) partir ! Amen.
Vraie moral de l’histoire.
On était en train de refaire le monde (qu’on avait failli quitter pour de bout) à la terrasse d’un café. Lovés dans une banquette bariolée, bercés par la douceur d’une flûte de pan et entourésdes descendants d’Esteban, Zia et Tao les cités d’or.
Mon mec (d’époque) a levé son verre :
« A la vie qui continue ! »
« Non ! » ai-je crié comme en haut du volcan.
« A la vie qui commence ».

On a trinqué. Pour l’éternité.